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L'appel de la horde

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Angelique-Andthehord

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Au nom du rock n roll qui nous unit !
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Angelique-Andthehord

Quelle rabat-joie ! En quoi ça la concernait...

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5 articles taggés solitude

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ENTRE MÈRE ET S¼UR

Depuis la maternelle, à l'école, j'étais tout le temps toute seule, rejetée des autres enfants. Alors, à la récréation, je me mettais dans un petit coin de la cour et je pleurais.    
À la maison, j'aurais bien aimé en parler mais j'avais honte. Et puis, je ne trouvais pas les mots. Alors, j'attendais que mes parents en parlassent en premier. Les années passaient, passaient, et personne n'en parlait jamais. J'avais tant besoin de réconfort, de crever l'abcès, de comprendre pourquoi...    
Mais non, rien.  À la maison, on faisait comme si ma détresse n'existait pas ; sauf qu'on me faisait souvent remarquer que j'avais mauvais caractère, moi qui, disait-on, avait été si mignonne jusqu'à l'âge de cinq ans. Étant donné que j'avais commencé l'école à l'âge de cinq ans, le message était clair.    
Et puis, une année, en septembre, Nani entra dans une nouvelle école où elle ne connaissait personne et il se trouva qu'elle n'arrivait pas à s'y faire des copines.    
Tous les soirs, en rentrant de l'école, Nani se plaignait de ce malheur et je vis que ma mère considérait que c'était grave. Tous les soirs, quand Nani rentrait de l'école, ma mère s'empressait de lui demander si ça s'était arrangé ; Nani fondait en larmes en disant qu'elle n'avait toujours pas de copines et notre mère était bouleversée.     
Et moi, assise dans un petit coin, je regardais la scène en silence. Tandis que ma grande s½ur racontait ce qu'elle endurait, je l'entendais exprimer ma souffrance. Je me reconnaissais dans chacune de ses paroles et notre mère de se lamenter :
« Ça peut pas continuer comme ça  ! »   
Et puis, un soir, Nani rentra avec une bonne nouvelle :
« Ça y est, j'ai une copine. »   
- Oh ! ben tant mieux,
répondit maman. « Oh, ben chuis contente. J'm'en suis fait, du mouron pour toi, ma p'tite fille  chérie . »
Sur ces bonnes paroles, maman prit Nani dans ses bras et l'embrassa très fort.   
L'affaire était close. Mon malheur ne fut plus évoqué et moi, je replongeai en silence dans les ténèbres de ma solitude.cauchemars.

SEX AND DESTROY un nouveau son rock ?
1ère partie : DATE ET LIEU DE NAISSANCE
chapitre 10 : L'héritage
section 12 sur 27
chapitre 10 L'héritage
Tags : école, solitude, désespoir, réconfort, famille
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#Posté le jeudi 30 août 2018 02:13

J'AI EU UNE COPINE

Cesson, juillet 1974. Mon grand bonheur.
Bon, c'est vrai que je n'avais pas de copine - je n'en avais plus - mais, de toute façon, à Courbevoie, je n'en avais jamais eu.
À Cesson, il m'était déjà arrivé d'avoir une copine : Françoise. Je l'avais rencontrée l'été précédent et nous avions joué ensemble durant presque tous les après-midi du mois d'août, de 14h à 19h. C'était super.
Elle m'avait alors beaucoup parlé de sa grande amie : Muriel. Toutes deux avaient la chance d'habiter à Cesson. Elles étaient voisines et se connaissaient depuis l'âge d'un an.
Muriel était partie en vacances tout le mois d'août et quand je quittai Cesson pour retourner à Courbevoie, elle n'était toujours pas revenue. Du coup, j'avais beaucoup entendu parler d'elle mais je ne la connaissais pas.
Puis, à Pâques, mes parents avaient décidé de me remmener en vacances à Cesson, tellement je dépérissais à Courbevoie. De toute façon, la maison de Cesson, elle était à nous.
Dès que nous arrivâmes, à Pâques, j'enfourchai joyeusement mon vélo et me hâtai d'aller voir Françoise. Seulement, lorsque je fus devant chez elle, je l'aperçus dans le jardin de son voisin d'en face. Alors, prise de trac, je passai mon chemin sans m'arrêter. Mon c½ur était envahi de déception et d'amertume quand j'entendis, derrière moi, la voix de Françoise crier :
« Angélique ! Angélique ! »
Je fis la sourde oreille et continuai mon chemin. Je ne pouvais pas croire qu'elle voulait être ma copine. J'étais tellement habituée à être rejetée et moquée, à l'école de Courbevoie. Pourquoi Françoise m'appelait-elle ainsi ? Pour me tourner en dérision devant son voisin ? C'était décidé : je m'en allai.
Me voyant partir, Françoise se tut mais, alors que j'atteignais le rond-point, je l'entendis de nouveau clamer :
« Ange ! »
Promptement, je serrai mes freins et mis pied à terre : si Françoise usait de flatterie, c'est qu'elle voulait vraiment que je restasse jouer avec elle.
Toutes les après-midi des vacances de Pâques, de 14h à 19h, nous les passâmes à jouer ensemble ; une fois chez elle, une fois chez moi (règle strictement imposée par ma mère). Par contre, toujours pas de Muriel ! Quand j'en parlais à Françoise, elle me répondait :
« Oh ! Muriel... Muriel... j'la vois toute l'année. J'préfère profiter d'toi tant qu't'es là. »
Était-ce qu'elle avait honte de moi, qu'elle ne voulait pas me présenter à sa grande amie ? C'est ce que je supposais. Il n'empêche qu'on s'était bien amusées et que j'avais hâte que vinssent les grandes vacances pour retourner à Cesson jouer avec Françoise.
Cette fois, même si, en arrivant, je la trouvais avec quelqu'un que je ne connaissais pas et que j'en fusse prise de trac, il n'était pas question que je passasse devant elle sans m'arrêter.
« Tu m'refais pus c'coup-là ! »
m'avait-elle dit.
En fait, non. Quand j'arrivai devant chez elle, je ne vis personne dehors. Je posai mon vélo contre le mur, franchis son portail et montai l'escalier. C'était une de ces maisons modernes où on vit à l'étage, au-dessus d'un sous-sol avec garage.
En haut de l'escalier, je frappai à la porte. Elle s'ouvrit, la mère de Françoise apparut et me dit :
« Ah ! Tu es angélique ? Ah, ben t'as pas d'chance. Françoise viens tout juste de partir en vacances. Elle s'ra là en août. Reviens le 1er août ! Tu s'ras toujours à Cesson, au mois d'août ?
- Oui. Mon grand frère et ma grande s½ur vont partir à l'étranger quelques semaines, en juillet mais moi, je reste à Cesson tout l'été. J'aime pas les colonies de vacances. »

Je redescendis l'escalier bien tristement mais quand je fus de nouveau dans la rue, une fille brune vint à moi, me demanda si j'étais Angélique et me proposa de faire un tour en vélo avec elle.
C'était muriel. J'étais super contente de faire sa connaissance mais, bien vite, elle devint méchante avec moi et, entourée d'autres enfants de son quartier, elle n'arrêtait pas de me dire :
« Va-t'en, La Parisienne ! On veut pas d'toi chez nous. »
Je ne comprenais pas ce que j'avais fait de mal.
Alors, voilà. Comme muriel était l'amie de Françoise et que Muriel me chassait, il fallait que je m'attendisse à ce que Françoise me chassât pareillement.
Alors, voilà. Je n'avais plus de copine. Mais je m'en fichais. J'étais heureuse en vacances. À part les serpents, à Cesson, je ne faisais jamais de cauchemars.

SEX AND DESTROY un nouveau son rock ?
1ère partie : DATE ET LIEU DE NAISSANCE
chapitre 10 : L'héritage
section 10 sur 27
chapitre 10 L'héritage
Tags : vacances, copine, Cesson, rejet, solitude
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#Posté le lundi 23 juillet 2018 03:32

LES MOTS DE TOUT LE MONDE

-         J'peux pas changer. C'est la phrase qu'est comme ça. Tout l'monde dit ça.

-         Tout l'monde ?

-         Ben... oui... je sais pas. Ça me fait penser à la phrase : « Va-t'en ! T'es pas ma copine. » C'est tout le monde qui dit exactement la même phrase. Je le savais. Je l'avais rêvé.  »

C'était lors d'un de mes premiers jours à la grande école. Dans la cour de récréation, toutes les filles vers qui j'étais allée, pour m'en faire des copines, m avaient chassée en me disant :

«       Va-t'en ! T'es pas ma copine.   »

Toutes avaient dit exactement ces mots-là, exactement sur le même ton. C'était bizarre, quand même !

Hé, ben ! La nuit précédente, je l'avais rêvé : j'avais rêvé d'un méchant monsieur qui me disait qu'il m'empêcherait de me faire des amies en mettant la même phrase dans la bouche de toutes les filles vers qui j'irais.

«       Tu trouves pas ça bizarre ? Nani ! J'ai peur. T'es sûre que chuis bien toute seule, dans mes rêves ? Si t'es capable de maîtriser les rêves, viens dans le mien ! Me laisse pas toute seule !

-         P'têt que j'y suis d'jà, dans ton rêve. Je me souviens qu'au début, tu m'avais dit qu'toutes les filles de Courbevoie étaient dans ton rêve mais que tu les voyais pas parce qu'elles étaient cachées dans un nuage. Alors, on peut considérer que j'y suis aussi.

-         Mais non, pas toi. J'parlais seulement des filles qui sont à l'école, à Courbevoie.

-         Moi aussi, chuis à l'école à Courbevoie.

-         Mais toi, t'es grande. T'es au lycée.

-         Ecoute ! J'te propose une chose. J'chais pas si ça va marcher. J'ai pas la prétention de maîtriser les rêves mais ça coûte rien d'essayer.

-         Qu'est-ce que c'est ?

-         Dans ton rêve (dans ton imagination), « tue le singe » est la phrase que tout le monde dit donc c'est ensemble qu'il faut la changer. Demain soir - si tu dors dans ta chambre - avant de t'endormir, imagine-toi que tu montes dans le nuage et que tu demandes aux filles de Courbevoie d'unir leurs pouvoirs pour modifier le passage du rêve où (tout le monde) dit : « tue le singe ». Pense à toutes les filles de Courbevoie que tu connais ! Moi, j'en ferai autant de mon côté : je me coucherai de bonne heure et, avant de m'endormir, je m'imaginerai appeler toutes les filles de Courbevoie que je connais pour leur demander de se joindre à vous.

-         Et si ça marche pas ?

-         On aura rien perdu à essayer.

-         Et pourquoi on essayerait pas d'abord avec la phrase « Va-t'en : T'es pas ma copine » ?

Tu fais c'que tu veux. Moi, je me concentrerai sur la phrase : « Tue le singe ». C'est celle-là qui me gêne le plus.  »

SEX AND DESTROY un nouveau son rock ?
1ère partie : DATE ET LIEU DE NAISSANCE
chapitre 8 : Rock n roll et bonnes m½urs

section 12 sur 13
http://lappeldelahordelivre.blogspot.fr/2010/09/chapitre-8.html#monde
Tags : impuissance, tristesse, solitude, union, priorité
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#Posté le samedi 07 janvier 2017 04:25

LA RÉCRÉ

Et puis, d'abord, j'en avais marre, moi, à la fin, que mes rêves me conduisissent tout le temps dans une cour d'école ! Comme si je n'y étais pas déjà assez dans la journée...

D'un autre côté, l'ambiance de la cour de l'école des garçons était peut-être mieux que celle de l'école des filles. J'aurais peut-être mieux aimé l'école si j'avais été un garçon ; parce que l'ambiance de la cour de récréation de l'école des filles, elle était vraiment nulle.

Quand, à l'âge de six ans, j'entrai au cours préparatoire, je croyais que j'allais me faire des copines à la récré. J'aurais voulu me mêler aux autres filles de l'école dès le jour de la rentrée mais cela me fut impossible parce que... j'avais... un gros chagrin. Il fallu que je me misse à l'écart quelques jours pour méditer.

Quand je revins au milieu des autres, elles étaient devenues bizarres.

D'abord, j'allai au-devant d'une fille, je lui parlai gentiment mais elle m'interrompit et disant sèchement :

«       Va-t'en ! T'es pas ma copine.   »

Je lui fis remarquer que pour être sa copine, il fallait faire la démarche de le devenir et que c'était précisément ce que je venais faire mais elle me chassa.

Comme j'étais grande pour être à la grande école, je réussis à me retenir de pleurer. Sans doute étais-je tombée sur la fille la plus méchante de l'école, peut-être même la plus méchante du monde. Tant pis ! Je m'en allai d'elle.

Aussitôt, je rencontrai une autre fille et lui adressai la parole gentiment.

Aussitôt, cette deuxième fille me répondit sèchement :

«       Va-t'en ! T'es pas ma copine.   »

La similitude de comportement entre les deux filles me fit très peur : on aurait dit une scène de cauchemar. Essayant de me raccrocher à la raison (bien que n'en ayant pas l'âge), je lui demandai :

«       Qu'est-ce que je dois faire pour devenir ta copine ?   »

Elle me montra une autre fille qui était à côté d'elle et me dit d'un ton méchant :

«       J'ai déjà ma copine. Va-t'en !   »

Je trouvais son argument stupide : une copine, ce n'est pas comme un mari. Le fait d'être amie avec quelqu'un ne suppose pas que l'on refuse l'amitié de quelqu'un d'autre. C'est ce que j'essayai de lui expliquer mais elle me poussa pour me chasser.

Comme j'étais grande pour être à la grande école, je réussis à ne pas pleurer. J'étais convaincue que ça allait bientôt se passer mieux.

Je marchai, traversai la cour pour n'éloigner de cette folie. Arrivée là, j'allai au devant d'une fille et lui adressai gentiment la parole. Elle me répondit sèchement :

«       Va-t'en ! T'es pas ma copine.   »

Je ne répondis rien du tout. Epouvantée, je me terrai dans un petit coin et pleurai.

Que toutes les filles de l'école fussent unanimement méchantes et hostiles à mon égard, c'était une chose. Tant pis ! Je pouvais me disposer à ne venir à l'école que pour apprendre à lire et à écrire, sans parler à personne. Après, on ne me verrait plus. Tans pis !

Ce qui était vraiment terrifiant, c'était que toutes les filles eussent réagi exactement pareil ; avec les mêmes mots, la même agressivité dans la voix, la même grimace au visage et ce, sans s'être concertées. Tous azimuts, je m'étais heurtée à la même absurdité.

L'école, c'est comme un cauchemar onirique ; sauf qu'on ne peut pas se réveiller.

SEX AND DESTROY un nouveau son rock ?
1ère partie : DATE ET LIEU DE NAISSANCE
chapitre 7 : La frime

section 12 sur 17
http://lappeldelahordelivre.blogspot.fr/2010/09/chapitre-7.html#recre
Tags : école, copine, méchanceté, peur, solitude
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#Posté le jeudi 21 juillet 2016 15:31

LE MONSTRE AUX TROIS APPARENCES

La tête qu'il avait faite ! On aurait dit... un enfant, un garçon pour de vrai. Etait-ce réellement Camille que je voyais dans mes rêves ? Est-ce possible que deux dormeurs se rencontrent véritablement dans le monde des rêves ? Est-ce que Camille a toujours un corps de singe, dans le monde des rêves ? Et moi, à quoi je ressemble ? Ai-je déjà rêvé que je me regardais dans une glace ?...

Le temps passa et ce vieux rêve d'amoureux (je veux dire : ce vieux cauchemar de singe) sombra dans l'oubli. Du moins, c'était par périodes : des fois, il venait toutes les nuits ; d'autres fois, il se taisait et je n'y pensais plus... jusqu'à ce qu'il revînt.

Ce n'était même plus un cauchemar : trop calme, trop inhabité. Souvent, la nuit, je rêvais que je marchais dans la cour de récréation à la recherche de mon amoureux mais il n'y était pas et moi, du coup, j'étais toute seule, toute malheureuse.

Des garçons, pourtant, il y en avait plein autour de moi. J'aurais pu être tentée, pour couper court au problème, de prendre le premier venu, au hasard, et d'essayer de convaincre mon rêve que c'était celui-là, mon amoureux ; d'autant que tous ces garçons, autour de moi, n'avaient rien de monstrueux.

Mais non. Rien que de concevoir cette idée me faisait voir dans les yeux des garçons une sorte de froideur, de rejet ; genre :

«       Qu'est-ce que tu me veux ? J'te connais pas. C'est notre copain qui t'attend. »

regard qui me faisait éprouver presque de la honte d'avoir conçu l'idée.

En même temps, je percevais, cachées dans un nuage, des filles prêtes à crier « salope » si j'osais convoiter leur amoureux à la place du mien.

Mais non ! Mais pourquoi ça devait être tout le temps moi qui avais un monstre à longue queue dégoûtante pour amoureux ? J'en avais marre, à la fin, de ce rêve pourri !

Pfff ! Je n'avais même plus d'amoureux. Chaque nuit, j'errais à l'intérieur de ce vieux rêve trop calme, au milieu de garçons qui n'étaient rien pour moi, que je n'avais même pas le droit de regarder... Pfff !

Finalement, pour mettre un peu d'ambiance, je finis par rêver que je levais quand même les yeux sur les garçons et leur disais :

«       Dites à votre copain que, moi aussi, je l'attends.

-        C'est le monstre.

-        Même. Je l'attends parce que c'est lui, mon amoureux.   »

Un personnage sortit (d'une classe) et marcha lentement vers moi. Il avait le visage de Camille, le corps d'un singe avec une longue queue dégoûtante et... autre chose, que je n'arrivais pas à décrire mais que me faisait peur, plus peur que le singe.

Le personnage s'arrêta à une distance raisonnable et me dit :

«       S'il te plaît, t'en va pas ! J'ai quelque chose à te montrer.   »

puis, il se rua sur moi et je me réveillai.

Toutes les nuits, ça revenait pareil. J'expliquai au personnage que je ne pouvais pas ne pas m'enfuir. Ce n'était pas pour me moquer de lui, c'est parce que j'avais peur d'être dans un cauchemar.

Toutes les nuits, pour vaincre ma peur, il revenait devant moi et me disait :

«       S'il te plaît, t'en va pas ! J'ai quelque chose à te montrer.   »

Petit à petit, je le laissai approcher mais il me serrait trop fort avec son bras. Alors, je m'échappais du rêve en criant :

«       Tu m'fais mal !   »

et ainsi de suite :

«       Là, j'serre pas fort. J'te fais pas mal ?

-        Si. Tu m'écorches le cou avec tes piquants.   »

Oui parce que ses bras et son dos étaient recouverts de piquants, parce que c'était un hérisson.

Un mercredi matin (comme tous les mercredis matin), ma mère m'emmena avec elle faire les courses. Montant les marches de la poste, nous croisâmes Camille qui en sortait avec sa mère.

Ce n'était pas un rêve ; c'était pour de vrai. Je ne savais même pas que ça se produirait un jour. Ça faisait presque deux ans... J'étais vraiment stupéfaite de voir Camille surgir soudainement, réellement, juste devant moi.

Lui parut étonné de la réaction de mes yeux. Apparemment, j'étais très loin, dans sa mémoire. Il passa à côté de moi en détournant le regard, genre :

«       Je dois suivre ma mère. Au revoir.   »

Sur le coup, ça me donna envie de pleurer. Il ne fallait pas que je pleurasse : il y avait ma mère à côté et je voulais qu'elle ne fût au courant de rien. Pour me consoler, je me dis qu'au moins, maintenant, j'avais la réponse à ma question : non, Camille ne rêvait pas de moi comme je rêvais de lui.

Ben, non. Décidément, ça ne me consolait pas.

Pendant que ma mère faisait ses affaires à la poste, j'essayais de mettre de l'ordre dans mon esprit.

Le regard que Camille m'avait lancé, sur les marches de la poste, était proche de celui des garçons de mon rêve, ceux que disaient :

«       Qu'est-ce que tu me veux ? J'te connais pas. C'est pas moi, ton amoureux.   »

et, surtout, le visage de Camille... ce n'est pas le détail que j'avais mis en avant, sur le coup, mais quand j'avais rencontré Camille sur les marches de la poste, j'avais été frappée de retrouver son visage tel qu'il était autrefois... si différent de celui du monstre au corps de singe.

«       C'est pas Camille qu'est dans mon rêve !...   »

murmurai-je mais, déjà, ma mère avait quitté le guichet auquel elle avait fait ses affaires et revenait me prendre la main pour sortir de la poste. Alors, je me tus.

Souvent, la nuit, je rêvais d'un amoureux pas comme les autres qui marchait vers moi dans un décor de cour de récréation de garçons. C'était un personnage fantastique, un monstre avec trois apparences qui se mélangeaient : il avait un beau visage de garçon avec des cheveux blonds et bouclés (un peu comme Camille), un corps de singe, de marmouset vulgaire et grotesque et une cuirasse de hérisson féroce et offensif.

SEX AND DESTROY un nouveau son rock ?
1ère partie : DATE ET LIEU DE NAISSANCE
chapitre 7 : La frime

section 11 sur 17
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Tags : rêve, enfant, solitude, infidélité, monstre
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#Posté le mercredi 13 juillet 2016 14:22

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